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une communication du Club des paranos et de la Ligue Contre les Jeux d'Enfants
A quoi jouent nos
enfants?
Scène vue: des petits garçons qui jouent à la guerre, dans une cour de récréation. Les petits misérables, interrogés par leur institutrice, se vantent, les yeux brillants, qu'ils faisaient "les maquisards" ou "les communiste".
Autre spectacle lamentable: des garçonnets de six ans entraînent des fillettes du même âge dans une cave, sous prétexte de jouer "au docteur". Les petites rentrent chez elles en pleurs. Impossible de leur faire avouer ce qui s'est passé. Après un interrogatoire serré des petits délinquants et des petites délinquantes par un papa musclé, il se découvre que sous prétexte "d'examens" et de "piqûres", les petites filles se sont dévêtues devant leurs jeunes tortionnaires. Après un rhabillage honteux et hâtif, les rôles ont été inversés. Les garçonnets ont exhibé leur sexe devant les fillettes, avec une totale impudeur, en assortissant leur exhibition de commentaires techniques d'une cruauté et d'une crudité presque inconcevables. C'est alors que les petites malheureuses se sont échappées.
Bien sûr, les coupables des deux sexes ont été depuis placés dans des institutions privées d'éducation spécialisée. Mais le mal est fait, irréparable, peut-être.
D'autres exemples? On pourrait en citer des centaines. Quand on ne joue pas à la guerre, on joue "aux gendarmes et aux voleurs" (le plus glorieux est évidemment d'être un voleur), ou aux "cow-boys et aux indiens" (et bien entendu, ce sont toujours les indiens qui gagnent). Vous qui lisez ces lignes, sans doute avez-vous été témoin de ces spectacles lamentables, immoraux et d'une férocité inouie, sans parfois bien comprendre la gravité de la situation.
La perversité naturelle des enfants trouve matière dans les jeux en apparence les plus innocents. Les devinettes finissent en général par des concours d'histoires licencieuses ou moroses.
Sous prétexte de sport et d'exercice, il se passe sur nos stades et dans nos clubs sportifs des choses épouvantables. L'omniprésent football est le prétexte à la licence la plus débridée. Un garçon de douze ans interrogé sur la première séance du club de football où il vient de s'inscrire explique avec un sourire idiot qu'on lui a appris à donner des coups de pied dans les tibias des adversaires sans se faire prendre. On apprend à nos enfants à tricher, à cogner. Les sports, individuels ou collectifs, sont une véritable école de la haine et de la violence.
Et que dire des jeux les plus modernes, les fameux jeux vidéo, devant lesquels les enfants passent des heures, et que les parents ne peuvent pas surveiller, ne connaissant pas le fonctionnement de la machine.
Il est temps de tirer la sonnette d'alarme.
Le jeu n'est pas nécessaire à l'enfant
Entretien avec l'abbé Patenôtre, directeur de l'Office Chrétien pour l'Education des Enfants.
Q. -Beaucoup de mamans s'inquiètent de savoir à quoi jouent leurs enfants.
R. -C'est une inquiétude légitime. On ne peut pas être derrière les enfants tout le temps. Avec la meilleure volonté du monde, ils échappent à leurs parents, à leurs surveillants, à leurs éducateurs plusieurs heures par jour. Lorsque les petits sont à l'école publique, où le laxisme atteint des proportions incroyables, lorsque la maman travaille, laissant les petits sans surveillance après la classe, il n'y a plus de contrôle du tout et il faut craindre le pire pour les enfants.
Q. -On ne peut pas laisser les enfants jouer sans surveillance!
R. -C'est vrai. Mais attention! On croit parfois qu'il suffit de garder un oeil sur les enfants pour s'assurer que tout se passe bien, alors qu'un jeu en apparence anodin cache souvent des périls très graves.
Je me souviens du cas de deux fillettes jouant aux "patins à roulette", dans la rue, sous le regard de leur mère, restée dans sa cuisine. La maman croyait qu'elles faisaient, sur leurs patins, des exercices de gymnastique rythmique, bien innocents, n'est-ce pas. Le grand frère - séminariste - rentre à l'improviste. Il passe à côté des fillettes, sans qu'elles le voient. Il découvre alors que la "gymnastique rythmique" était en réalité, tenez-vous bien, un exercice de french cancan. Les petites coupables ont fini par confesser qu'elles avaient vu un extrait de comédie musicale américaine à la télévision.
Q. -Comment peut-on lutter contre de tels agissements?
R. -Il faut exercer sur les enfants une surveillance continuelle et rapprochée. Un parent ou un éducateur doit être présent au milieu des enfants - et non à une distance malcommode - et diriger lui-même le jeu. Si, comme c'est fréquent, l'activité des parents ne permet pas une telle surveillance, le plus sage est de confier les enfants à une institution chrétienne, où une telle surveillance est la règle.
Q. -Le jeu est-il indispensable à l'enfant?
R. -On s'exagère beaucoup la nécessité du jeu chez l'enfant. Le jeu n'est souvent que la conséquence de la liberté - pour ne pas dire de la licence - qui règne dans tant d'écoles et tant de foyers. Un enfant bien élevé "s'amuse" en classe, et l'aide qu'il apporte aux travaux du foyer ou de son internat suffit amplement à assouvir son besoin d'activité physique. La lecture d'ouvrages éducatifs comble son désir d'évasion. Un enfant proprement élevé, entre la classe, la messe, le piano, l'aide aux tâches ménagères et un peu de lecture sérieuse, n'a tout simplement pas le temps de jouer, et croyez-moi, cela ne lui manque pas.
Q. -Quels sont les jeux les plus dangereux?
R. -Il est impossible de répondre en une phrase. L'Office Chrétien pour L'Education des Enfants a publié une liste de jeux tolérés, à surveiller étroitement et à proscrire. On peut s'y reporter.
Q. -Dans la vie moderne, l'enfant a souvent moins l'occasion de jouer. Les jeux sont interdits à l'école et l'enfant rentre chez lui dès la sortie des classes.
R. -C'est vrai. On pourrait penser que de nos jours, l'enfant, mieux surveillé, est moins souvent en contact avec des camarades qui pourraient le dépraver. Mais l'enfant le mieux gardé reçoit fréquemment des camarades de son âge chez lui, souvent sous le prétexte de devoirs à faire en commun. Il joue dans la cour de son immeuble, ou sur le parking, quand ce n'est pas dans les parties communes de l'immeuble.
Et puis, il reste les frères et soeurs, qui sont souvent de redoutables instructeurs. Je me souviens de ces gamines qu'on a trouvées, en slip, devant l'armoire à glace de la chambre conjugale. Elles jouaient, tenez-vous bien, au catalogue de la Redoute!
Q. -Beaucoup de parents s'inquiètent de la floraison des jeux vidéo.
R. -Ils sont à prohiber absolument. Quand on connaît l'origine de ces fameux jeux, on frémit. Ils sont tous américains ou japonais. Ils sont totalement étrangers à notre morale ou à nos valeurs. Ils encouragent l'usage systématique de la violence, ils glorifient la ruse, la cautelle, la tricherie.
Q. -A ces jeux vidéo, l'enfant joue seul, en général.
R. -Ces jeux solitaires sont plus dangereux encore que les jeux collectifs.
Ici encore, une anecdote suffit à éclairer la situation. Une maman est rentrée à l'improviste dans la chambre de son fils. Il était assis devant sa console de jeu, l'air absorbé, contracté. Elle s'est approchée silencieusement. Le malheureux était en train de se masturber, tout simplement. Bien entendu, pour un tel enfant, il est déjà trop tard. Le mal est fait. Mais on peut préserver les autres en interdisant les jeux vidéo.
Q. -Quel conseil donneriez-vous aux parents?
R. -Il incombe aux parents de surveiller les jeux de leurs enfants. Ils sont responsables de leur éducation et de leur formation morale.
Jeux à proscrire
Anneaux, armes, badminton, bataille navale, tous les jeux de balle (en particulier ballon-chasseur, ballon-prisonnier, basket ball, football, hand-ball, rugby), bilboquet, boules de neige, cache-cache, tous les jeux de carte, charade, chasse au trésor, chevaliers, cochon, course en sac, course d'obstacles, cow-boys et indiens, croquet, tous les jeux de dés, déguisements, devinettes, dînette, docteur, école, enterrement, freesby, gendarmes et voleurs, loto, loup et agneau, marchande, marelle, mariage, messe, mirlitons, osselets, patins à roulette, pétanque, petits chevaux, petites autos, petits soldats, puces, roulette, skate-board, taquin, téléphone arabe, tous les jeux vidéo.
Jeux à surveiller étroitement et à n'admettre qu'en présence d'un adulte
Bonhomme de neige, corde à sauter, jeu de l'oie, dames, dominos, échec, modélisme, nounours, pâte à modeler, pâtés de sable, poupée, puzzle, saute-mouton, scoubidou, scrabble, théâtre ou guignol.
Jeux qu'on peut tolérer
Ronde, tricotin.
Source: Office Chrétien pour l'Education des Enfants et Ligue Contre les Jeux d'Enfants
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