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Splendeurs des Munsey Magazines

Will McMorrow, The Sun-Makers, Argosy (1925)

The Sun-Makers de Will McMorrow (paru dans Argosy en 1925) est une variante de La Guerre des mondes de Wells. Les Vénusiens envoient sur Terre deux toupies volantes dont l’une détruit la côte Est des États-Unis en déclenchant des tremblements de terre, en mettant le feu aux nappes de pétrole et en faisant sauter toutes les munitions et tous les appareils électriques. L’histoire est racontée par un marchand de robinetterie. Les réactions de médiocres banlieusards à l’arrivée de la Toupie font un récit amusant et enlevé. La description de la destruction des villes et le récit de la captivité du héros chez les cruels Vénusiens ne sont pas inintéressants, mais le défaut du roman est qu’il n’est pas développé. La toupie, sabotée par un prisonnier terrien, tombe dans l’océan, et la seule rescapée, la cruelle reine des Vénusiens, est accueillie sur le rivage à coup de fusils.

La suite, Venus or Earth, parue dans Argosy en 1927, est trop peu développée pour être très intéressante. L’histoire est racontée du point de vue du fils du premier narrateur. Douze ans après les événements relatés dans The Sun-Makers, sur une Terre dévastée par les Vénusiens, où le bassin amazonien est désormais une mer et où le sud de Manhattan est occupé par des marais, il subsiste deux communautés humaines, vivant désormais sans électricité, plus des « hommes sauvages », et aussi une communauté vénusienne, survivante à la guerre, établie dans le Sud des États-Unis. Chez les Vénusiens, la caste aristocratique ne compte que des femmes (les hommes sont tous morts dans la toupie qui s’est abîmée dans l’océan), servies, mais dominées en réalité, par les horribles nabots qui forment la caste des savants, tandis que les « hommes sauvages », abrutis par des procédés chimiques, servent d’esclaves. Le jeune narrateur, avide d’aventures, se rend au Sud, est capturé par les « hommes sauvages » et devient l’esclave domestique d’une belle Vénusienne, dont il tombe amoureux. Le récit mélange références antiquisantes et souvenirs du Sud ante-bellum, mais le potentiel dramatique de l’intrigue n’est pas exploité. Ainsi, l’auteur ne tire rien de l’ambiguïté de la situation du narrateur, considéré moins comme un esclave que comme un animal favori, tandis qu’il est, lui, amoureux de sa maîtresse. De même, la révélation que les Vénusiens sont en réalité les descendants de Terriens partis sur Vénus aux temps antédiluviens est faite comme en passant, alors qu’elle aurait dû constituer le clou du récit, le caractère de beauté surhumaine des hommes et femmes vénusiens étant expliqué de façon tout aussi désinvolte par la pratique ancestrale, sur Vénus, de l’eugénisme.
Harry Morgan

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