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Poèmes de la jarre hermétiquement close
Le sirène
Pécore écailleux au retroussis vénal, Triton va de la queue
De poisson, cauteleux sur les berges squameuses
Où des clochards arrêtés, besognant dans leurs
Sachets Fnac, dérangent des amants campés
Dans le marais, l'aquarium aux âmes.
Et s'attarde à mirer dans l'eau
Les jambes écartées des
Ponts de Seine,
Les berges
Dépilées.
Rue des vertus cardinales,
Deux carabins sortis de l'école
De médecine, Place de la prévarication,
Un voyageur, silène obèse descendu d'un train ;
Puis, Avenue de l'absolution des deux précautions,
Un gros monsieur dans les affaires qui pue et paie
En monnaie courante, (un sac de coquilles de cauris
Et de pièces percées), lui feront sa demi-journée.
A l'Ambigu, Pierrot enrubanné, il s'en viendra boire
A l'écaille, la queue et la cautelle, à la vénalité et au ruban,
Aux docteurs ventrus et au sirène squameux, à une passion
Obtuse,
Soluble dans l'alcool et soldée en argent,
Publique,
A la vitesse, à la traîne et, l'amitié se faisant,
A la vertu
Qui s'en vient boire, insoucieuse, avec la
Crapule ;
Bras dessus bras dessous, conjouiront d'une étreinte
Gratuite
L'homme en rut et le sirène, l'amateur de virilité
Et le putain.