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Scène de l'âge du pétrole

reconstituée par M. Harry Morgan, professeur désagrégé

(formellement) déconseillé scientifique au Bronsonian Institute


1. Trous: Les trous étaient l'activité principale de l'homme de la civilisation du pétrole, du moins quand il était au foyer. Ils sont l'équivalent, à l'âge du pétrole, des signes rupestres du paléolithique.

La quasi-totalité des trous que nous avons retrouvés sont creusés dans un torchis compact qu'on appelle béton. La fossilisation du béton, quoique imparfaite, s'est partiellement accompagnée de vitrification, créant une roche très solide qui a protégé les sites. On connaît donc très bien le trou de l'âge du pétrole.

La manière dont les trous sont creusés, leur calibre, leur profondeur, leur netteté, permet de classer les hommes du pétrole en plusieurs civilisations. La plus florissante est la culture de Blakedeker qui s'étendit sur les deux hémisphères et contribua à transformer les sites de la civilisation du pétrole en gruyère.

Les trous sont si nombreux dans certains foyers qu'on en dénombre jusqu'à 24 sur un mur de 3 X 2,5 mètres. Ils sont le plus souvent regroupés en constellations. Leur fonction reste inconnue.

2. Chariot de guerrier: L'artiste a figuré la partie avant de l'un des plus simples de ces véhicules de guerre, munis d'un moteur à explosion, qu'on associe généralement avec la civilisation du pétrole. L'activité principale de l'homme du pétrole, hors de chez lui, consistait à conduire l'un de ces véhicules, à la recherche d'un adversaire à occire, ou, à défaut, d'un obstacle fixe, arbre ou poteau, en vue d'un suicide rituel. D'après certaines inscriptions routières, une bonne moyenne à atteindre était de deux morts par jour et par département (c'est à dire par tribu).

3. Disques de vinyle noir: Ces disques représentent l'un des mystères les plus intriguants de la civilisation du pétrole. Ils atteignent en quelques années une sorte de perfection, tant pour la légereté que pour la finesse de l'exécution des spires, puis disparaissent totalement. Leur usage est lié au foyer (4) puisque la plupart de ceux qui nous sont parvenus sont fondus.

4. Foyer: On y faisait fondre les disques de vinyle noir. Le foyer est muni à la base d'un four dans lequel on allumait un feu. La chaleur se propageait par de fines canalisations jusqu'à des cercles de fonte, le plus souvent au nombre de deux ou quatre (chiffres symboliques).

5. Temple de la Grande déesse: Il contient une collection de vases à ablutions et parfois un petit autel surmonté d'un miroir, où l'on décèle des influences du culte japonais de la déesse Amaterasu et - probablement - des religions à mystère du Proche-Orient. Le nombre de trous est particulièrement élevé dans ces sanctuaires. Les temples de la Grande déesse sont flanqués de sanctuaires secondaires consacrés au Grand dieu, moins vastes, plus obscurs et contenant des vases de taille beaucoup inférieure. Le temple du Grand dieu est parfois assez éloigné du sanctuaire principal, ce qui prouve son caractère subsidiaire. Les hommes de l'âge du pétrole adoraient la Grande Mère. Leur société était vraisemblablement matriarcale.

6. Sarcophage: Les hommes de l'âge du pétrole découpaient dans certains cas leurs morts en tranche et les conservaient dans ces sarcophages, entourés de dépouilles d'animaux (porc, boeuf, lapin, volaille) - eux aussi équarris -, d'oeufs, de diverses graines et épices. La répartition par niveau obéit à une étiquette compliquée dont on ne connaît encore que les bases. Les plus gros de ces sarcophages contiennent le plus souvent un seul type de restes funèbres. Certains ne renferment que des poches de sang humain, d'autres des fragments de cornée, d'autres encore des échantillons de semence. De même, certains sarcophages sont entièrement consacrés aux volailles, ou aux carcasses de boeuf ou de porc. On se perd en conjectures sur les raisons d'un morcellement si minutieux.

Les sarcophages nous sont très précieux car ils ont protégé les objets qu'ils contiennent, alors que ceux qui restaient à l'extérieur sont le plus souvent carbonisés.

7. Jouet à traîner: Ce jouet très populaire représente un éléphant stylisé. Vu sa taille, il est peu probable qu'il ait été destiné à des enfants. Divers indices font supposer qu'il était manipulé par les femmes.

8. Porc et porcelet: Autre jouet omniprésent. Il représente, très stylisés, une truie et son gorret, couché sur le ventre maternel, en train de têter. Le porc était la source de protéines la plus courante à l'âge du pétrole. En une sorte de calembour visuel, la mère et son petit sont reliés l'un à l'autre par leur queue en tire-bouchon, très exagérée. Un cordon ombilical relie le groupe à un trou. Il n'est pas rare de compter deux ou trois de ces jouets par foyer.

Boîte à archiver: Principale source de documents écrits, ces boîtes grossières en pulpe de bois séchée contiennent des feuillets à inscriptions, eux aussi en pâte de bois. Malheureusement, la plupart de ces documents présentent des signes de calcination ce qui rend leur exploitation très difficile.

9. Courbe: Décoration souvent associée aux boîtes à archiver. La courbe est soit montante soit descendante. Sa fonction (symbolique) n'est pas claire.

10. Chariot d'abondance: On a retrouvé un grand nombre de ces chariots funéraires dans certaines tombes collectives contenant des milliers de corps calcinés ("civilisation du caddie"). Ils sont probablement destinés à contenir les provisions des défunts lors de leur passage vers l'au-delà.

11. Chien et chat: Animaux domestiqués, le premier dès le début du néolithique, le seond à l'âge des métaux, ils sont, dans la civilisation du pétrole, à leur apogée. Les chiens accompagnaient leur maître au combat, dans le chariot de guerrier. Les chats demeuraient au foyer. Ils étaient probablement les gardiens des trous. On ignore comment ces animaux ont pu s'habituer à l'intense radioactivité naturelle de la fin de l'âge du pétrole.

 

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