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LIVRES REÇUS
MON CAMARADE, VAILLANT, PIF, L'HISTOIRE COMPLÈTE 1901-1994,
Richard Medioni
Vaillant Collector 2012

Richard Medioni entra aux éditions Vaillant en 1968 et fut rédacteur en chef de Pif Gadget entre 1971 et 1973. Il est déjà l’auteur de Pif Gadget, la véritable histoire des origines à 1973, Vaillant Collector, 2003, que l’on complètera par la lecture de l’ouvrage de l’historien Hervé Cultru, Vaillant le journal le plus captivant, 1942-1969, la véritable histoire d’un journal mythique, Vaillant Collector 2006, et par la collection reliée des 25 numéros du fanzine (et webzine) Période rouge.
Avec Mon camarade, Vaillant, Pif Gadget, l’histoire complète 1901-1994, c’est une histoire exhaustive des illustrés « progressistes » que nous propose M. Medioni, depuis le cégétiste Jean-Pierre, dont le premier numéro paraît en décembre 1901, en passant par  Les Petits Bonshommes,  Le Jeune Camarade, lié aux Jeunesses communistes, Mon Camarade, créé en 1933 et dirigé par Georges Sadoul, Le Jeune Patriote, publié pendant la guerre, jusqu’à Vaillant et Pif, la carrière de cette dernière publication étant vue de l’intérieur. Le tout fait plus de 550 pages.
L’ouvrage est naturellement une mine d’anecdotes qui raviront le lecteur. On apprend ainsi qu’à l’époque des attentats de l’OAS le dessinateur Jean Tabary montait la garde aux éditions Vaillant, fusil à la main, ou encore que le petit format carré Pif Poche, une mine d’or pour l’éditeur, et une excellente occasion de recycler de vieux strips de L’Humanité, fut conçu à l’imitation de la célèbre collection d’ouvrages pratiques Marabout Flash.
On ne songera pas à reprocher à l’auteur le défaut de recul critique, compte tenu de son implication dans l’aventure. M. Medioni rechigne même à reconnaître que le style « réaliste » de Vaillant s’inspire des sunday pages américaines réalisées dans le style de l’illustration réaliste, comme Prince Valiant. Et du coup notre auteur se désole que le Jérémie de Paul Gillon n’ait pas eu le succès critique qu’elle méritait auprès des lecteurs de Pif, sans apparemment se rendre compte que le dispositif de cette série, avec ses images impeccables accompagnées de récitatifs en style ouvragé (« Dans l’éblouissement du soleil surgit une vétuste galiote qui met rapidement à la cape ») a dû profondément déconcerter les petits lecteurs français de la fin des années 1960.
Plus gênante est la volonté apologétique quand elle fait fi de la connaissance historique des fictions populaires. Prétendre que « ce qui est stupéfiant pour l’époque (1939), c’est que les indiens de Jim Mystère [de Bob Dan] sont présentés comme des hommes fiers, généreux, courageux, etc. », c’est véritablement tout ignorer de l’histoire du western européen.

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