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MISCELLANÉES STRIPOLOGIQUES DE L'ANNÉE 2022

Mythopoeia - Æsthetica - Critica


OUVRAGES SUR LA BANDE DESSINÉE



LA BANDE DESSINÉE EN FRANCE À LA BELLE-ÉPOQUE : 1880 1914
Thierry Groensteen
Les impressions nouvelles 2022

La première génération d'exégètes des années 1960 était partagée entre une volonté de trouver à la bande dessinée des sources les plus nobles et les plus anciennes possibles et une volonté d'ancrer la littérature dessinée dans les classiques américains. La bande dessinée française du XIXe siècle est connue mais pas particulièrement valorisée. D'un autre côté, cette littérature dessinée du XIXe siècle n'a nul besoin d'une « défense et illustration », contrairement à la bande dessinée moderne, puisqu'elle fait l'objet d'études académiques par les historiens de la caricature, de l'imagerie populaire et du livre d'enfant.
Le temps ayant passé et la stripologie étant une science historique établie, ces a priori et ces spécialisations n'ont plus lieu d'être. Thierrry Groensteen nous propose donc la première histoire de la bande dessinée française des « origines » (si l'on accepte la Belle-Époque comme une Gründerzeit). Le champ est examiné sous tous les aspects possibles de façon particulièrement ordonnée et claire, ce qui relève de l'exploit compte tenu de l'abondance des différents corpus et de la quantité de littérature secondaire à digérer. Les grands supports (imagerie populaire, presse satirique, suppléments illustrés de la presse quotidienne, publications pour la jeunesse), les grands auteurs (Christophe, Caran d'Ache, Rabier, Forton), les grands éditeurs (Offenstadt, Fayard), les grands procédés sémiotiques (l'émergence de la bulle, la vue en coupe chez Robida), les grandes thématiques (le comique troupier, le registre grivois, Pierrot, etc.) sont tour à tour passés en revue dans une harmonieuse mosaïque. Et comme l'ensemble éclaire le détail, la vision donnée est originale même quand on aborde des figures bien connues, d'auteurs (Christophe) ou de personnages (Les Pieds Nickelés, Bécassine).
Notre historien a du goût et se montre capable de juger d'un dessin (un point beaucoup épineux qu'il n'y paraît).
L'ouvrage se présente sous la forme d'un grand et épais album et il sert par conséquent à la fois de monographie et d'anthologie (on regrette des reproductions parfois trop petites) et prend rang à ce titre à côtés des deux ouvrages de David Kunzle sur la bande dessinée ancienne (The Early Comic Strip, c. 1450-1825, 1973 et The History of the Comic Strip : The Nineteenth Century, 1990), de l'ouvrage plus récent du même sur la bande dessinée victorienne (Rebirth of the English Comic Strip 1847-1870, 2021), de La bande dessinée, son histoire et ses maîtres, 2009, de Groensteen lui-même. Gageons que comme ses prédécesseurs, La Bande dessinée en France à la Belle Époque sera rapidement épuisé, ne sera jamais réédité et constituera un fleuron de la bibliothèque des malins qui auront pensé à se le procurer.



SOCIÉTÉS ET REPRÉSENTATIONS n° 53, Printemps 2022
HISTOIRE ET BANDE DESSINÉE
Sylvain Lesage (dir.)
Éditions de la Sorbonne

Dans une revue transdisciplinaire sur les « questions de société », fort dossier de 230 pages reprenant sur nouveaux frais la problématique classique de l'historiographie de la bande dessinée.
La temporalité d'un médium comme la bande dessinée est tout à fait particulière. Un lecteur né après le milieu du XXe siècle a eu un accès direct et immédiat à bande dessinée européenne et aux comics américains non seulement de son temps (par exemple le Spirou et le Pilote de la grande époque), mais de l'ensemble du XXe siècle (il trouve au kiosque le vieux strip américain aux éditions du rempart, et il lit chaque semaine Zig et Puce en réimpression dans Télé Poche, au même titre qu'Astérix le gaulois et que Tarzan). Une telle expérience se dérobe à des générations plus jeunes, et le renouvellement générationnel passe par l'arrivée d'historiens du livre et de l'édition, qui conformément à leurs pratique privilégient la recherche sur archives. Dès lors mémoire historique et mémoire vivante coexistent (et diffèrent parfois). Une difficulté suplémentaire est que l'approche d'historien du livre et de l'édition ne peut pas tenir lieu d'une entrée générale dans le domaine, au détriment de l'analyse littéraire et esthétique.
Dans deux articles programmatiques, Sylvain Lesage reprend l'historiographie de la bande dessinée puis passe au thème Histoire et bande dessinée. Isabelle Licari-Guillaume traite de l'invasion britannique dans les comics américains. Bon papier bien documenté de Mael Rannou sur la BD québecoise. Étude sur l'introduction de la bulle en France par Julien Baudry. Étude de Jessica Kohn sur les récits historiques des années 1950 et 1960, qui fait malheureusement doublon avec la même étude dans Dessiner des petits mickeys. Réflexions de Jean-Charles Andrieu de Levis, Sébastien Laffage-Cosnier et Christian Vivier sur l'historiographie de Maurice Herzog conquérant de l'Anapurna. Excellente étude de Benoît Crucifix sur la conservation du patrimoine du newspaper strip par Bill Blackbeard. Propos de métier de Florian Moine sur l'exploitation des archives Casterman. Bonne étude sur le discours des auteurs comme constituant de l'histoire de la bande dessinée alternative par Benjamin Caraco. Plus contestable est l'approche de Saint-Ogan à travers les post-colonial studies, par Mark McKinney, qui essentialise l'œuvre comme raciste et antisémite. L'auteur, qui tient à conserver une prudence toute scientifique, ne semble pas se rendre compte que pour être antisémite, une caricature (ou une représentation caricaturale) doit être franchement antisémite ; si elle est discutable ou ambiguë, elle est de nulle porté
e.



CASTERMAN DE TINTIN À TARDI (1919-1999)
Florian Moine
Les Impressions Nouvelles, 2022


La Thèse de Florian Moine exploitant les archives Casterman est un excellent travail d'historien de l'édition, qui retrace l'histoire de la vénérable maison catholique, depuis l’après première guerre mondiale jusqu’à sa disparition à la toute fin du XXe siècle dans les grandes manœuvres financières.
L'auteur parle donc d'un imprimeur éditeur, mais qui n'est nullement cantonné à la bande dessinée. Il retrace en particulier la vie des notables que furent les Casterman, (qui dirigèrent leur ville pendant les guerres). À l'autre bout du siècle les logiques du capitalisme financier sont l'occasion de brosser des portraits de fameux imbéciles.
On notera que les archives Hergé ne sont pas chez Casterman, ce qui diminue l’intérêt du fonds exploité, mais l'auteur, habile, complète avec les archives Moulinsart. Sa connaissance de la littérature secondaire est impeccable, et l'ouvrage permet de vérifier en citant des sources précises les éléments clés de l'histoire générale des rapports de Hergé avec son éditeur telle qu'elle ressort des ouvrages des spécialistes.
Il faut naturellement faire place à une subjectivité du chercheur, que l'apparente neutralité de l'historiographie ne peut déguiser. Si l'enthousiasme de l'auteur, prompt à saluer l'effervescence créatrice du monde de la bande dessinée, entraîne l'adhésion du lecteur, certaines positions relèvent du parti pris. Ainsi de l'importance donnée à la revue (À Suivre) pour l'histoire de la bande dessinée. Le chercheur a un peu de mal à expliquer pourquoi la revue n'a publié que des auteurs déjà établis (Forest, Tardi, Pratt) et est passée complètement à côté de ce qui fera la bande dessinée française du XXIe siècle, à la seule exception de Blutch (qu'on a traité comme un malpropre).
Dans son aspect économique, l'ouvrage apporte un éclairage fort utile, en particulier sur les vaches à lait que furent Tintin d'une part et Martine de Marcel Marlier d'autre part. On comprend ainsi que si le personnage de Hergé a été décliné sous forme de dessins animés télévisés ineptes, c'est parce que la manœuvre assurait des ventes résiduelles mais stables à des albums qui sans cela auraient connu le sort de ceux de Bécassine ou de Zig et Puce.


DESSINER DES PETITS MICKEYS : UNE HISTOIRE SOCIALE DE LA BANDE DESSINÉE EN FRANCE ET EN BELGIQUE (1945-1968)
Jessica Kohn
Éditions de la Sorbonne, 2022


Première tentative d'une histoire de la bande dessinée française sous l'angle d'une histoire sociale, cet ouvrage propose une prosopographie (soit un portrait de groupe) des générations de dessinateurs. La description faite est parfaitement cohérente avec la même histoire envisagée traditionnellement du côté du lecteur, les générations de dessinateurs faisant, une enfance plus loin, les générations de collectionneurs.
L'ouvrage procède à l'examen des dessinateurs comme groupe social (origines, études, parcours professionnels). Le grand enseignement est que les dessinateurs, qui travaillent pour des journaux, sont multitâches, c'est-à-dire qu'ils ne font pas que de la bande dessinée. Une histoire du syndicalisme, très détaillée, porte une lumière nouvelle sur le statut des intéressés, qui passe progressivement de la précarité à l'intégration dans l'État providence. C'est ce qui expliquera le choc lorsque les périodiques cesseront d'être le canal principal de publication de la bande dessinée.
La suite de l'ouvrage, plus contestable, traite de la bande dessinée du point de vue de l'histoire sociale des Trente Glorieuses et envisage la bande dessinée comme outil pédagogique, complétant l'enseignement scolaire et le contestant aussi de façon blagueuse.
On pourrait interroger davantage que ne le fait l'auteur la notion même de bande dessinée franco-belge (en l'occurrence franco-wallone ; sur les 400 dessinateurs du corpus, ceux nés en Belgique sont environ 90 soit un peu moins d’un quart.) Est gênante aussi l'absence des éditeurs d'« illustrés » et de « petits formats », Del Duca, Lug, Mon Journal, la SAGE, etc. On ne peut s'empêcher de soupçonner que le groupe social décrit correspond à la « classe moyenne » des dessinateurs. Autre conséquence de cette absence des éditeurs populaires, la division internationale du travail n'est pas suffisamment prise en compte : les éditeurs français emploient des dessinateurs étrangers (notamment italiens) qui travaillent chez eux.
Beaucoup plus discutables sont la thèse de la « désaméricanisation » de la bande dessinée qui serait permise par la loi de 1949 (p. 15) et la présentation euphémistique de la Commission de surveillance (qui reprendrait « une tradition didactique qui perdure dans les exigence scolaires et culturelles d'après guerre », d'où il résulterait, entre Commission et éditeurs, une « entente générale sur le fond pédagogique et moral », p. 204). Après quoi l'on cite, d'après le site de la BPI, qui le reproduit lui-même de la revue Hop, un extrait d'une lettre circulaire du responsable des édition Artima, M. Keirsbilk, à ses dessinateurs, après une convocation au secrétariat de la Commission : « Pas de monstres, pas de coups, pas de scènes d'horreur, plus de pugilats qui se prolongent sur cinq ou six images. » Mais cette lettre, quand on la lit dans son intégralité, est un véritable appel au secours, et l'éditeur explique sérieusement à ses troupes qu'il va aller en prison et que ses publications seront interdites parce que les ciels dans les « illustrés » Artima sont trop noirs.
Ces restrictions n'empêchent pas que le travail de Jessica Kohn ouvre une nouvelle piste à la recherche et prend rang d'ouvrage fondateur.


Circulaire d'Émile Keirsbilk, 11 décembre 1959. Source : Hop n° 76 et 78


Circulaire d'Émile Keirsbilk, 24 décembre 1959. Source : Hop n° 78

LA BANDE DESSINÉE ET LE TEMPS
Thierry Groensteen
Presses Universitaires François-Rabelais, Collection Iconotextes, 2022


Ce volume correspond en réalité à Système de la bande dessinée III, et fait suite à Système de la bande dessinée I, paru aux PUF en 1999, et consacré à la géométrie du médium et aux problèmes d'articulation (l'arthrologie) et à Système de la bande dessinée II, paru aux PUF en 2011, consacré notamment à la narratologie du médium. Ainsi, les trois tomes de cette recherche auront vu leur parution s'espacer régulièrement de décennie en décennie.
Consacré à la problématique du temps, ce troisième volume est symétrique en quelque sorte au premier tome consacré à l'espace. Mais il peut naturellement se lire de façon indépendante. La problématique du temps est en quelque sorte centrale à l'investigation sur la bande dessinée parce qu'elle amène à définir le médium comme forme narrative et, partant, à le situer par rapport aux autres (roman, film, etc.). Si l'on replace l'ouvrage dans la littérature secondaire, on peut constater une évolution depuis une époque originaire, où la tendance était de tirer des conclusions souvent hatives et parfois grandioses à partir d'exemples trop limités et opportunément choisis, jusqu'à l'époque contemporaine, où la tendance s'inverse et où, à l'intérieur d'un champ disciplinaire à présent bien délimité, le dépouillement de corpus considérables aboutit à des conclusions prudentes au point de paraître parfois étriquées. L'ouvrage de Thierry Groensteen correspond, entre ces deux tendances, à une sorte d'optimum. Une connaissance impeccable de la bande dessinée, de toutes les aires culturelles et de toutes les époques, étaye une analyse pragmatique, sans a apriori doctrinaux, sans parti pris idéologique. C'est essentiellement le temps dans le dispositif qu'étudie l'auteur, le temps dans la vignette étant envisagé à partir de la séquence. Ce qui est mis en avant est l'aspect illusionniste ou conventionnel du temps fictionnel, ce que l'auteur appelle le temps élastique, ainsi que la faculté propre au médium de désarticuler, de déchronologiser, et de juxtaposer les temporalités de toutes les façons imaginables. Ceci explique la fascination de notre théoricien pour Chris Ware qui, plus que d'autres, introduit des effets narratifs et temporels qui ne sont possibles qu'en bande dessinée.
Après les considérations générales, modèle de clarté et de critique intelligente de la théorie existante, suivent des études plus spécialisées sur la temporalité des œuvres au long cours comme Tintin (problème de l'absence de vieillissement du héros), sur le temps très long, sur le temps des feuilletons (intéressants développement sur les cycles d'albums ou sur la double temporalité du newspaper strip), sur le temps chez Chris Ware.
Une sorte de supplément à l'ouvrage concerne le voyage dans le temps en bande dessinée, autrement dit la mise en récit de la problématique même du temps et de sa manipulation.
La concision de l'ouvrage (tout est dit en 150 pages) témoigne de l'acuité et de la rigueur de l'analyse.

NOTE — Thierry Groensteen complète sa réflexion théorique sur son blog, qu'on consultera donc aussi.

BANANAS REVUE CRITIQUE DE BANDE DESSINÉE
N° 14, février 2022
22 Bd du Général Leclerd B5, 95100 ARGENTEUIL
12 euros
abonnement 20 euros pour deux numéros


Entretien avec Philippe Foerster et étude sur les mécanismes du fantastique chez Foerster, par Pierre-Gilles Pélissier.
Transcription d’une table ronde de 2017 sur le dessin comme présence au monde, animée par Florian Rubis, avec Edmond Baudoin, Philippe Sohet, Damien Roudeau.
L’attachant dessinateur Jacques Souriau dans les récits complets des années 1940, par Jean-Jacques Lalanne.
Fin de l’entretien-fleuve avec Lucques commencé au numéro précédent, d’autant plus intéressant que le dessinateur de l’érotisme rigolo des années 1970, une fois installé aux États-Unis, est devenu politically correct (« Les Français n’ont pas bien compris ce concept si positif qui vient des USA »).
Manuel Hirtz fait la synthèse de quelques dizaines de milliers de pages de Zagor, le petit format Bonelli, parues depuis 1961, avec comme angle d’approche le passage des strisce à la fan culture.
Relecture par Évariste Blanchet de La Volupté de Blutch sous l’égide de Renoir, Buñuel et Oshima.
Étude de Renaud Chavanne sur le dessinateur polonais de fantasy Tadeusz Baranowski.
Long compte rendu critique par Évariste Blanchet de quatre ouvrages de littérature secondaire, L’Effet livre de Sylvain Lesage, Traits engagés de Fabienne Desseux, Sexties, les filles du Terrain Vague, de Benoît Bonte, Le Bouquin de la bande dessinée.
Chronique en bande dessinée de BSK.
Toujours le même éclectisme, la même promenade érudite à travers les époques et les aires culturelles. L’aptitude du rédacteur en chef à faire tenir tant de matière dans 104 pages au format 17X24 amène le lecteur incrédule à réitérer la remarque relative à un autre célèbre engin servant à traverser le temps et l’espace : « It’s bigger on the inside. »

LA GRANDE AVENTURE DE LA BANDE DESSINÉE, HISTOIRE, INFLUENCES, ÉVOLUTION 3 : DE 1985 À AUJOURD'HUI : LA PÉRIODE RÉCENTE
Chris Staebler, PLG Collection Mémoire Vive, 2022


Troisième et dernier tome de l'histoire de ce que l'auteur désigne comme « les trois principaux pôles mondiaux (USA, franco-belge et Japon) », consacré à la période récente. La bande dessinée japonaise est traitée essentiellement à travers sa réception dans l'espace culturel français, ce qui n'est pas loin d'être le cas aussi pour la bande dessinée américaine. 
Le mérite de l'ouvrage est son œcuménisme, l'auteur considérant que toute démarche, de la plus mainstream à la plus avant-gardiste, est justifiée du moment que le résultat est réussi, et que le seul impératif, au-delà des petites et grandes manœuvres éditoriales, est que la création soit encouragée. Comme dans les deux tomes précédents, l'auteur assume sa subjectivité dans ses choix esthétiques, même si les jalons qu'il pose sont ceux qui sont généralement admis. 
Compte tenu du caractère très général du sujet, et de la période étudiée, immédiatement contemporaine, l'auteur, d'historien qu'il était dans les tomes précédents, se transforme en une sorte de sociologue spontané, se livrant à l'exercice classique du panorama du domaine, dont il s'efforce de dégager les évolutions. Les années 1980 sont ainsi présentées comme celles de l'argent roi. Inversement vers la fin du siècle, internet est censé libérer le secteur, qui était prisonnier d'une trop grande professionnalisation. Si elles encourent inévitablement le reproche d'être réductrices, pareilles conceptions gardent leur pertinence, du moins en ce qui concerne la bande dessinée française, parce que, au-delà de la validité des assertions, elles reflètent du moins le point de vue de la catégorie sociale qui est en jeu. L'exercice est évidemment moins convaincant quand il est question d'une bande dessinée étrangère. 
L'exercice classique du bilan et des perspectives amène notre auteur à proposer des développements sur les à-côtés du secteur (marché de la dédicace, de la planche originale), parfois hypertrophiés (les considérations sur la bande dessinée numérique occupent trente pages).