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PETITS ÉDITORIAUX SUR LES SIGNES DES TEMPS
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PETITS ÉDITORIAUX SUR LES SIGNES DES TEMPS
Le Fernandel nouveau est arrivé

30 mars 2012. — « La France ne sera plus jamais comme dans les films de Fernandel », avertit Mme Houria Bouteldja [sur son site des Indigènes de la République, le 19 septembre 2009], au détour d’une diatribe antisémite dirigée contre Mme Elisabeth Badinter. Les hoquets de mépris de Mme Bouteldja font un accompagnement rythmé, à défaut d’être très mélodieux, à des fantasmes de viol : la masse afro-musulmane (que Mme Bouteldja, dans son délire paranoïaque, évalue au sixième de la population française) « africanise, arabise, berbérise, créolise, islamise, noirise » la France, « jadis blanche et immaculée » (ah ! l’imaginaire ethno-racial sur le viol comme souillure et comme arme de guerre), — et qui est décrite aussi comme « fille aînée de l’Église », au cas où l’on n’eût pas repéré le fantasme islamiste de l’esclave chrétienne, de la chrétienne tombée en captivité chez les mahométans, violée et engrossée par son maître mahométan.
Si je ne crois décidément pas à la submersion sous le poids démographique des 10 ou 11 millions d’« arabo-négro-berbères » qui n’existent que dans l’imagination turbide de Mme Bouteldja, j'accorde volontiers à cette dame que la France ne sera plus jamais celle de Fernandel. De fait, le Fernandel nouveau est arrivé. Figure chevaline, longues dents, la France entière l’a vu exécuter au volant de la voiture d’un copain, filmé par le même copain, un « rodéo », c’est-à-dire une suite de dérapages poussiéreux, sur un terrain vague devant la mosquée, version suburbaine du « baroud », ou joute guerrière des cavaliers berbères. Et quand il ne fait pas le baroud, notre Fernandel chevauche un scooter, à défaut de pur-sang arabe ou de dromadaire, et s’en va tuer des enfants juifs devant leur école, en leur envoyant une balle dans la tête. Cela aussi est filmé, à l’aide de la caméra que le narcissique fidawi porte sur le sternum. Nous ne verrons ce snuff movie islamiste ni sur la Toile ni même sur la chaîne terroriste Al Jazeera. Mais cette restriction imagière, qu’il a naturellement fallu négocier avec nos patrons musulmans (c’est M. Sarkozy qui a parlementé avec l’émir du Qatar), ne sert de rien. L’image cruciale, celle qui fait monter des bouffées de colère chez les plus rassis et qui entretient l’émulation au meurtre dans la gent assassine, elle a déjà été étalée partout. Mme Bouteldja a raison, la France n’est plus celle de Fernandel. Son nouveau visage, c’est, pour reprendre les mots d’Olivier Rolin dans Le Monde des livres de ce 30 mars, « cette gueule de petit salaud hilare à la une de nos journaux ».