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Annales de la littérature d'aventures - Département des romans souterrains

Victor Rousseau, The Eye of Balamok, The All-Story, 1920


The Eye of Balamok de Victor Rousseau parut dans The All-Story en 1920. Il s’agit d’un roman de terre creuse situé dans le désert australien. Dans le récit-cadre, un prospecteur mourant de soif découvre un manuscrit dans une hutte de pierre. Le narrateur est un certain Ronald Gowan. Il s’est laissé convaincre par une crapule du nom de Sewell de chercher de l’or dans un lieu réputé habité par une race mystérieuse dirigée par une reine blanche. Les prospecteurs sont capturés par des aborigènes qui sont effectivement les esclaves d’une race blanche souterraine, les Fendaks, qui ne peuvent supporter les rayons directs du soleil et ne s’aventurent donc à la surface que la nuit. Gowan et Sewell ne sont pas mis à mort parce que Gowan porte sur le bras le tatouage d’un aigle, et qu’il est donc assimilé à l’un des totems des Fendaks. Le duo est emmené sous terre. Suit une aventure classique de Munsey Magazine, avec belle princesse, royaumes rivaux et sorcier maléfique.
La fin du roman est assez confuse. La guerre perdue, Gowan et sa princesse se retirent dans des marais. La princesse, que la magie des prêtres rendait immortelle, vieillit rapidement. Mais lorsque Gowan la ramène dans la capitale, il découvre que de nombreuses générations se sont passées, que la guerre n’est plus qu’un lointain souvenir et qu’ils sont eux-mêmes à demi-légendaires. Gowan est ensuite exilé à la surface, jusqu’à ce que la princesse ait déterminé s’il est réellement le messie annoncé par les prophéties. On revient alors au récit-cadre et l’explorateur se demande si le squelette qu’il trouve est celui de Gowan, celui du traître Sewell, ou celui de l’aborigène qui les accompagnait.
Le seul élément donné par l’auteur qui pourrait expliquer cette curieuse chronographie est le suivant : le monde intérieur n’ayant pas de nuits, les gens ne dorment pas, mais tombent seulement en léthargie toutes les six heures, et de ce fait, pour des raisons physiologiques, leur existence est nécessairement fort brève. Si l’on suit cet indice, le motif fantastique des Sept Dormants (lorsque les héros, du désert, reviennent à la civilisation, il s’est passé des siècles) s’expliquerait ici par le fait que les générations des Fendaks se succèdent extrêmement vite, et que l’histoire de leur race est accélérée en proportion. Mais une telle explication est insatisfaisante et la fin du récit apparaît curieusement précipitée, pour ne pas dire bâclée, gâchant un fort honnête récit d’aventures, plus proche du conte merveilleux que de la science-fiction.

Harry Morgan

 

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