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Poèmes de la jarre hermétiquement close
(le démon qui m'obéit)
Entendant sonner l'heure,
Le Démon-qui-m'obéit,
Picasso problématique
A tête de prêtre ptolémaïque,
Vint à moi, abasourdi,
Tenant sa tête dans ses mains.
« Que veux-tu ? &emdash; Rien. »
Les cloches blessaient ses tympans.
« Je ne suis pas, dis-je, le sonneur. »
Et je le renvoyai.
Sous le voile sacré du silence,
Araignée dans la tombe, deux fois articulée,
De ses pattes recroquevillées,
Le Démon-qui-m'obéit,
La tête dans l'étoile de quatre vingt doigts,
Tenait sa vie dans ses mains.
« Que t'arrive-t-il ?
Pourquoi te cacher en-bas ? » Il n'avait rien.
Mille ans d'existence lui pesaient.
Rassuré, je remontai.
J'eus besoin de lui et le fis comparaître.
Or, voyant sa familière laideur, j'eus un cri.
Le Démon-qui-m'obéit
Avait par jeu éprouvé le supplice
Et, revenant pour me servir,
Tenait sa tête dans ses mains.