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les chefs-d'oeuvre de l'art iconique


Les quatre cavaliers de l'Apocalypse

(Les pavés de l'enfer)

par H*rr* M*rg*n, F. R. S.

(Fin du XXème siècle)

collection Rorry Gulbienchester

Cette puissante allégorie utilise le thème classique des cavaliers maléfiques vus par Saint Jean à Patmos, (Apocalypse, 6, 1-8). Les cavaliers ne sont pas nommés dans la vision de l'apôtre, sauf le quatrième qui est la mort. D'après le contexte, les trois premiers ont été identifiés comme:

1) La conquête, sur un cheval blanc, avec arc et couronne. "Et il partit en vainqueur et pour vaincre", dit le texte.

2) La guerre, au cheval couleur de feu, et munie d'une épée. Ce cavalier là, dit le texte, "reçut le pouvoir d'enlever la paix sur la terre afin que les hommes s'égorgeassent".

3) La famine, montée sur un cheval noir, tenant une balance. Le verset des Ecritures évoque l'enchérissement des denrées, "Une mesure de blé pour un denier, et trois mesures d'orge pour un denier".

L'artiste a habilement renouvelé le thème en inscrivant sur les cavaliers ce qu'il tenait pour la source des principaux maux de son époque, le fanatisme religieux (graphiquement associée à la conquête), le nationalisme (associé à la guerre), la libre-entreprise (associée à la famine) et la natalité (associée à la mort).

Cette dernière association paraît antinomique. Mais l'idée était bien implantée, à la fin du XXème siècle que la prolifération incontrôlée de la population, en détruisant les milieux naturels, menaçait la survie des espèces vivantes et par conséquent celle de l'espèce humaine.

La mort, en une sorte de calembour graphique, est à la fois un léopard et un lépreux (a leopard and a leper).

A vrai dire, on ne comprend guère l'association de la natalité, de la mort, d'un léopard et d'un lépreux et il semble ici que l'artiste ait voulu mélanger trop de métaphores.

Malgré tout, l'oeuvre échappe à la platitude et prend une valeur politique du fait que les quatre fléaux identifiés correspondent aux fondements mêmes de la société dans laquelle vivait l'artiste. De la sorte, il délivre un véritable message, contrairement à la pensée vague de philosophes de son temps, tel André Glub, qui dénonçaient sans beaucoup de profondeur (ni grand risque d'être contredits!) "le fanatisme, la guerre, le chômage, la faim dans le monde et le sida".

Les cavaliers foulent des pavés sur lesquels sont inscrites les catastrophes provenues des quatre maux signalés, d'où l'autre titre de l'oeuvre, «les pavés de l'enfer», souvenir du proverbe "L'enfer est pavé de bonnes intentions".

Il faut avouer que l'artiste a été beaucoup moins heureux dans cette partie de son oeuvre. En énumérant en vrac les craintes et les indignations de son temps, il dilue extrêmement son propos, le rend confus, voire involontairement comique, et manifeste une sorte d'indignation universelle, nigaude et attrape-tout.

Cette explicitation de son idée semble indiquer que l'artiste doutait que son allégorie fût compréhensible en tant que telle. Il est de fait que sans les inscriptions des pavés, l'oeuvre restait difficilement lisible et risquait même de passer pour une provocation.

Les quatre cavaliers de l'Apocalypse parurent initialement dans la petite revue que l'artiste tirait pour ses amis. Sa diffusion demeura confidentielle.

En dépit de ses défauts, l'oeuvre est un bon exemple de la première manière de l'artiste

 

Petra Rostropovitch

 

 

L'enfer étant pavé également de procès d'intentions, nous nous permettons de rappeler à nos lecteurs: que The Adamantine ne fait pas de politique ni de propagande, que nous n'appartenons, en ce moment, à aucune secte, obédience, parti ou autre complot et qu'il nous arrive de rire un peu.