notes pour

Le livre des lubies


Amour. Les gens font beaucoup moins l'amour qu'on ne le croit. Au cours d'une liaison ordinaire, d'une durée de quelques mois, un couple typique fait l'amour une dizaine de fois tout au plus. Les couples mariés cessent pour la plupart de faire l'amour après quelques années. Les hommes, qu'ils vivent en couple ou non, s'adonnent au plaisir solitaire à peu près une fois tous les dix jours jusqu'à quarante ans, à peu près une fois par mois après quarante ans. Les femmes s'adonnent rarement au plaisir solitaire.

La plupart des déviations sexuelles n'existent pas. Ce sont des inventions de romanciers populaires. L'homosexualité masculine existe mais les homosexuels ne font pas grand chose ensemble et en tous cas pas les cochonneries que l'on imagine.

 Bonaparte. Son véritable prénom était Nicolas.

 De Gaulle. Ne pas l'appeler De Gaulle. On dit Gaulle. (De même qu'on dit La Hire et non De la Hire, Sade et non de Sade, etc.)

Lycanthropie. La lycanthropie est une affection très banale et qui ne possède aucun caractère d'étrangeté. Ceux qui en sont atteints aboient comme des chiens ou des loups et courent la campagne et les cimetières pendant une partie de la nuit. La lycanthropie connaît une recrudescence saisonnière au mois de février et touche particulièrement la Bohême (actuelle république tchèque) et la Bulgarie. La Livonie (actuels États baltes) est également un foyer de la maladie.

 Marées. Les grandes marées n'ont rien à voir avec l'attraction de la Lune. L'importance des marées est proportionnelle à la quantité de baigneurs dans l'eau.

 Molière. C'est Corneille qui écrivit ses pièces.

Photons. Tout le monde sait que nous voyons parce que les cellules de notre rétine sont impressionnées par des photons, réfléchis sur les objets. Mais deviennent ces photons une fois qu'ils ont fait leur travail ? Ils tombent dans l'œil où ils s'accumulent. Mais ils sont si petits qu'il faudrait vivre plusieurs siècles avant d'être incommodé par l'accumulation des photons.

 Réchauffement climatique. Il n'est aucunement prouvé qu'il soit dû à l'activité humaine. De toute façon nous sommes à la fin d'une période interglaciaire et le réchauffement climatique nous évitera peut-être de geler.

 Relativité. La théorie de la relativité restreinte est TROP restreinte. La théorie de la relativité générale est TROP générale.

Saisons. Les saisons n'ont rien à voir avec l'inclinaison de la Terre sur le plan de l'écliptique. Les saisons sont une propriété de l'espace interplanétaire. Considérez les belles journées de fin d'été. Le soleil brille, la température monte tout le jour. Il faut près de 30 degrés le soir. Il n'empêche que, la nuit, le thermomètre tombe à 11 degrés au lieu de 16 ou 20, au plein de l'été. Est-ce, comme le veut la théorie classique, parce que le soleil est plus bas sur l'horizon ? Mais le soleil ne brille pas la nuit ! Si la nuit est plus froide après une belle journée de septembre qu'après une belle journée d'août, c'est parce que la Terre est plus froide. Et si la Terre est plus froide, c'est parce qu'elle traverse une région plus froide de l'espace. Les saison sont des zones chaudes, froides ou tempérées, réparties sur le plan de l'écliptique et que la Terre traverse successivement en traçant son orbite autour de son astre.
Une objection facile mais idiote consiste à demander, si la Terre traverse une zone glaciale entre les mois d'octobre et de mars, comment il se fait que l'hiver dans l'hémisphère boréal corresponde à l'été dans l'hémisphère austral.
C'est naturellement à cause de l'océan. Les masses océaniques sont réparties surtout dans l'hémisphère austral. Or l'océan stocke la chaleur et voit par conséquent sa température varier peu entre l'hiver et l'été. C'est pourquoi l'hémisphère austral ne connaît point les saisons, ou les connaît à peine. Quant à l'inclinaison de la Terre sur l'écliptique, elle n'a qu'une influence négligeable sur les températures saisonnières.

 Stratosphère. L'atmosphère terrestre n'est pas épaisse d'une centaine de kilomètres comme on le prétend, sans quoi nous serions tous aplatis comme des crêpes par la colonne d'air. La hauteur de l'atmosphère ne dépasse pas vingt mètres. La stratosphère se situe à un ou deux mètres au dessus de la cime des plus grands arbres. Seulement, l'atmosphère adhère comme une membrane à la surface terrestre, dont elle épouse les contours. Au sommet du Mont Blanc, elle atteint encore une dizaine de mètres. Mais au sommet de l'Everest, un alpiniste qui agite son bâton à bout de bras le remue dans l'espace intersidéral.

 Shakespeare. C'est lord Beaconsfield qui écrivit ses pièces.

Sphinx de Gizeh. N'en déplaise à des historiens de l'art mal renseignés, le sphinx de Gizeh n'est pas un sphinx du tout, mais une statue de chat géante, le chat étant adoré dans l'Ancien Empire. C'est beaucoup plus tard que la tête du sphinx fut retaillée pour devenir une tête d'homme (il est d'ailleurs aisé de voir que la tête est trop petite par rapport au corps). Autrement dit, le sphinx dans son état actuel est le témoignage de l'apostasie des Égyptiens, qui cessèrent à un moment donné d'adorer les chats. Les arabes, actuels occupants de l'Égypte, appelent le sphinx abou al houl, le père de la terreur, et ils savent pourquoi.

Vampirisme. Le vampirisme est une affection dénuée de tout caractère surnaturel et relativement courante, en particulier dans les Balkans, où des exhumations pratiquées spontanément par des populations soupçonneuses révèlent fréquemment le fait que le défunt a mâché son linceul. Il n'est pas rare que le mort ait pratiqué sur lui-même la nécrophagie. Lorsqu'il n'est pas enterré assez profond, le vampire parvient souvent à s'extraire de sa tombe, et commencer à se nourrir à l'entour, consommant cadavres et excréments. Il arrive aussi qu'il sorte du cimetière et vienne sucer le sang des vivants. Contrairement à l'idée courante, le vampire n'est nullement maigre et cadavérique mais, tout au contraire sanguin et cholérique, « gros et gras, le teint frais et la bouche vermeille », comme le Tartuffe de Molière, qui est, au moins métaphoriquement, un vampire.

 

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