la bande dessinée à la télé

Histoire basque de la bande dessinée

Connaissez-vous la série documentaire "Histoire de la B.D." ("Comics, the 9th Art"), produite par la télévision basque espagnole (Episa Euskal Pictures, 1990), série de treize épisodes de vingt-six minutes chacun, diffusée par la Cinquième chaîne de télévision à partir du 24 janvier 1995 (et vantée dans Le Monde du 28 février 1995) et qui a fait depuis le tour des chaînes câblées (elle est repassée sur la chaîne Histoire en 2000) ?

Nous n'avons eu le courage de voir que les trois premières émissions, 78 minutes qui vont... des origines de la BD à la fin de la guerre ! le premier épisode étant une présentation générale de la série.

La partie la plus importante de l'histoire de la BD est donc traitée au pas de charge - pour Wilhelm Busch, 40 secondes, avec des planches de Max und Moritz en anglais - et l'on se demande ce que le spectateur moyen peut en retenir.

On retrouve dans ces trois émissions les lieux communs ayant traînés dans tous les mauvais ouvrages de vulgarisation sur la B.D., à commencer par le célèbre "Krazy Kat, reflet du surréalisme alors en vogue"!

En prime, quelques perles aussi.

Nos préférées :

"Les comic strips, c'est à dire les B.D. érotiques" (confusion sémantique regrettable entre strip = bande et to strip = faire un strip tease),

et: "Pendant la dernière guerre, la B.D. distrait les soldats dans les tranchées." (Ah! les tranchées de la guerre de 39 où le général Patton et ses poilus attendaient de pied ferme les assauts des perfides teutons.)

Comme on voit, quand il s'agit de bande dessinée, on peut se permettre de confier l'affaire à quelqu'un qui non seulement ne domine pas son sujet mais dont la culture générale (langues étrangères et histoire contemporaine comprises) laisse fâcheusement à désirer!

Le discours général de la série est une vision évolutionniste de la B.D. façon "de la barbarie à la civilisation". Ce qui est abandonné depuis des lustres par l'histoire de l'art - et plus récemment par les historiens du cinéma - étant toujours assez bon pour la bande dessinée.

Manuel Hirtz

 

Harry Morgan a vu la série complète. Voilà ce qu'il a à nous dire.

Aux excellentes remarques de Manuel Hirtz, on peut ajouter celles-ci :

La chronologie est complètement incompréhensible. Nous sommes « dans les années 60 » dans le 7e, le 8e et le 9 épisode. A partie du 10e, on passe « dans les années 70 », mais les séries décrites sont de la même époque (en gros, 1960-1985) que dans les séries précédentes !

On pourrait penser que le classement est thématique, mais ce n'est pas le cas non plus. On se contente d'ouvrir chaque émission par des allusions à l'actualité, la guerre froide, la lutte pour les droits civiques, le mouvement hippie (car la BD, voyez-vous, est le reflet de son temps). Suit un salmigondis mélangeant genres, époques, pays, dans la plus totale confusion. Fluide Glacial est présenté comme découlant de l'underground américain. Creepy, Métal Hurlant et Help ! paraissent tous trois « à la même époque » ou « à cette époque-là », qui est, en gros, les années 70 (Métal Hurlant date de 1975, Creepy de 1964 et Help ! de 1960). Dans la 9e émission, théoriquement consacrée à « la mouvance de mai 68 », des séries du Métal hurlant des années 80  voisinent avec le Pilote des années 70. Le 11e épisode reparle de Métal Hurlant, mais dans sa version américaine, Heavy Metal, sans le relier à rien et sans que cette incohérence soit justifiée le moins du monde. Astérix (série créé au début des années 60 et dont la popularité date du milieu de ces mêmes années) se place lui aussi « dans la mouvance de mai 68 », par anticipation en quelque sorte, ainsi d'ailleurs que le strip argentin Mafalda, qui a « six ans d'avance sur l'esprit de mai 68 », et que le magazine italien Linus, qui, datant du milieu des années 60, est quant à lui « le précurseur de cette tendance ». Comme le 9e épisode montre aussi des cases de Tardi, une transition est ainsi rédigée : « Il est un genre qui ne se nourrit pas de l'esprit de cette époque, parce qu'il est au-delà du temps et des modes : les séries d'aventure ». Et on enchaîne sur Adèle Blanc-sec !

Le 10e épisode commence avec des images du TGV (commercialisé au début des années 80), de missiles de croisière américains, de la guerre d'Irlande, de Gorbatchev (arrivé au pouvoir en 1985). On est donc, nous indique le commentaire, au milieu des années 70 ! « Au milieu des années 70, le monde, malgré les apparences, n'est plus le même qu'avant ». Le monde connaît en effet « la course aux armements ». De plus, « on a marché sur la lune et on entre dans l'ère de l'exploration de l'espace. » « Le nouveau courant futuriste » explique le succès de la science-fiction pendant cette période (les épisodes précédents ont déjà signalé le succès de la science-fiction, pour des raisons différentes). Une même décennie est d'ailleurs peinte en rose ou en noir, au gré de la mauvaise humeur des auteurs. Dans la 11e émission, on a oublié la conquête spatiale, et le commentaire, sans pitié, devient : « Au milieu des années 70, les Etats-Unis traversent une des crises les plus importantes de leur histoire ». On nous a dit la même chose des années 50 et 60. Plus ça change, plus c'est la même chose.

Images d'actualité ou pas, il est impossible de dégager de la série une thèse, un propos ou un simple fil conducteur, et on se contente de répéter inlassablement, épisode après épisode, et à l'intérieur de chaque épisode, que la BD est bien le reflet de son temps et qu'elle s'adresse désormais aux adultes (« Durant cette décennie, la bande dessinée a atteint la maturité, et un niveau artistique jamais égalé »), et d'égrener séries et dessinateurs dans le plus grand désordre, à grand renfort de « un peu plus tôt », « un peu plus tard » et de « pendant ce temps ». « Pendant ce temps, la bande dessinée de science-fiction continue de s'épanouir... »

Cette répétition obstinée, émission après émission, finit par atteindre au surréalisme. Même admise la doctrine imbécile d'un progrès récent de la BD, on ne peut pas ânonner systématiquement au sujet de TOUS les dessinateurs présentés qu'ils présentent un « nouveau réalisme graphique » et au sujet de TOUTES les revues citées qu'elle « proposent quelque chose de neuf sur le marché ». Les métaphores du passage à l'âge adulte et du progrès évolutionniste se vident par là-même de sens, puisqu' ainsi résumée l'histoire de la BD consiste en une série d'explosions, chaque œuvre réprésentant une révolution par rapport à toutes les autres qui représentent elles-mêmes autant des révolutions. Histoire pétaradante de la bande dessinée.

On pourrait espérer du moins que les auteurs aient un point de vue quelconque sur une série ou un auteur qu'ils aimeraient bien, mais ce n'est pas le cas et, apparemment, ils ont choisi de consacrer 5 heures 37 de documentaire à la bande dessinée parce qu'il n'ont rigoureusement rien à en dire et n'en pensent strictement rien. Le commentaire se contente donc d'enchaîner les poncifs : les dessinateurs sont invariablement « iconoclastes », ils constituent « un groupe de créateurs qui sort des sentiers battus », ils « changent le magazine en organe de recherche » grâce à « un ton moderne et provocant ». Le résultat est que « la BD est traitée comme un objet culturel, grâce notamment au rôle clé joué par les auteurs ». Même indigence dans les aperçus historiques (2000 AD « revigore complètement la BD britannique »), les appréciations critiques (« Corto Maltese est une version dessinée du héros romantique ») et les jugements de valeur (la ligne claire consiste en « histoires bien écrites, faciles à lire » et « basées sur des scénarii sérieux et simples »). Quant à la théorie, elle laisse rêveur. Bilal se voit attribuer « une écriture et une mise en page quasi cinématographiques ». On se demande ce que peut bien être une mise en page cinématographique ! Comment peut-il y avoir une mise en page au cinéma, s'il n'y a qu'un écran ? C'est un complet non-sens.

L'illustration est tout aussi inepte. Si on consacre tellement de temps aux trois dernières décennies de la bande dessinée (60, 70 et 80, le documentaire étant de 1990), c'est pour l'excellente raison que les auteurs ont très peu d'archives sur la BD antérieure à 1960, plus du tout pour celle d'avant 1939, où on doit se contenter de pages extraites des encyclopédies populaires sur le sujet.

Les auteurs manifestent, outre une ignorance alarmante de l'histoire tout court, une méconnaissance complète de l'histoire de la bande dessinée. Dans les années 50, la BD aurait eu  « des ennuis avec McCarthy ». Souvenirs confus - et mélange inextricable - de la chasse aux sorcière (qui n'a jamais concerné les bandes dessinées !), de la campagne anti-comics du docteur Wertham, et des commissions d'enquête sénatoriale sur la délinquance juvénile. La bande dessinée américaine pour adultes serait née « à la fin des années 60 ».

L'émission consacrée au manga illustre bien le problème. Les auteurs, ignorant tout de la bande dessinée japonaise, se contentent assez raisonnablement de recopier leurs sources et d'en dire le moins possible (le commentaire étant, dans cet épisode, à la limite de l'absence), en tâchant de ne pas trop estropier les noms. Mais ils sont apparemment incapables de tirer profit des ouvrages existants (Manga, Manga, de Frederic Schodt), faute peut-être de lire l'anglais. Les épaisses revues japonaises (« Est-ce que ce sont des annuaires ? des répertoires ? des catalogues ? Non, ce sont des manga ! ») sont données comme paraissant une et, pourquoi pas, deux fois par semaines. Il y a effectivement des manga hebdomadaires (Shûkan Shônen Jump) mais la plupart sont bimensuels ou mensuels, ce qui est déjà très bien. Nous n'en connaissons aucun qui paraisse deux fois pas semaine. Un courant comme le shôjo manga est réduit à la phrase suivante : « Il existe des manga romantiques et d'aventure, pour les adolescents », suivie d'images, présentées sans commentaire ni identification, de Riyoko Ikeda (Berusayu no bara), de Moto Hagio et de Keiko Takemiya (Tera e). Par contre, on nous explique doctement qu'il existe un genre « samourai » (il n'existe pas de genre « samourai ») et qu'il existe un genre entièrement différent mais né à la même époque, qui est le genre « ninja » (il n'existe pas non plus de genre « ninja », le genre - unique - auquel appartiennent toutes ces pittoresques histoires, s'appelle le jidaimono). Auraient illustré le genre « samourai » Hirata, et le duo Kojima et Koike (auteurs de « Loup et louveteau »). Sampei Shirato aurait illustré le genre « ninja » en créant Ninja bugeichô, qui se change avec le temps en Ninja Kamui et devient encore plus populaire sous ce titre. Ninja Bugeichô ne met pas en scène Kamui, mais un ninja du nom de Kagemaru. Les aventures de Kamui (postérieures à celles de Kagemaru) sont titrées Kamui Den, Kamui Gai Den ou Kamui Den (II) ; aucune série ne porte le titre de Ninja Kamui. Pour finir (mais nous n'insisterons pas sur ce point), les manga de Sampei Shirato font partie de la demi-douzaine d'œuvres VRAIMENT importantes du dernier demi-siècle, dans le domaine des littératures dessinées (tous pays confondus), et on a le droit de trouver insultant qu'un quarteron de demi-illettrés les recouvre de l'appellation d' « histoires de ninja » ; techniquement parlant, ils contiennent effectivement des ninja, mais il serait aussi intelligent de ranger le Maus de Spiegelman dans les « histoires de guerre », à côté de Battler Britton.

Pour finir sur le documentaire consacré au Japon, il faut signaler le problème du racisme, malheureusement habituel dès qu'il est question de Nippons. Que peut signifier au juste un membre de phrase tel que « ... quand il leur fallut se rendre à l'évidence que leur empereur n'avait aucun pouvoir divin » ? Les Japonais croyaient donc littéralement que l'empereur avait des pouvoirs magiques ? Ce qui signifie qu'avant l'occupation américaine le Japon était au stade d'une société primitive ?

Sur l'ensemble des treize épisodes de la série, la seule chose qui limite un peu les dégâts, est paradoxalement la rareté du texte. Deux phrases, contenant autant de platitudes et d'erreurs, précèdent des demi-minutes ou des minutes entières d'images de BD, présentées sans commentaires mais avec bruitages (nous avons particulièrement apprécié les Aaag, censés représenter le « cri qui tue », sur des combats de samourais extraits de Hirata). Pendant ce temps, le technicien bouge l'image, la penche, la zoome, l'incruste, la déforme ou la met en abîme. Ou bien on « lit » une BD à l'écran, avec « bande son » approprié et effets spéciaux : le paysage défile à la fenêtre d'un wagon, des enseignes au néon clignotent, des étoiles filantes tombent dans un ciel étoilé, etc. Des fragments d'interviews de dessinateurs remplacent parfois les deux phrases de commentaire. On n'ose pas imaginer la réaction de ces malheureux devant le résultat final. (On est particulièrement consterné à l'idée que Harvey Kurtzman, qui est filmé alors qu'il est visiblement en train de mourir de son cancer, a peut-être vu le tronçon d'émission dans lequel on l'a incrusté.)

Notons que (contrairement à ce que pourrait laisser croire notre examen de détail) l'iconographie n'est JAMAIS identifiée, dans aucune des treize émissions. Le spectateur qui n'est pas lui-même un spécialiste de bande dessinée n'a aucun moyen de savoir ce qu'on lui montre, d'autant que les images ne suivent que lointainement le commentaire (quand il existe) et qu'on saute instantanément d'un bord à l'autre de l'Europe ou de l'océan Atlantique ou de vingt ans dans le temps. Même quand on feuillette une œuvre d'un dessinateur donné, le spectateur moyen ne peut tout simplement pas deviner à quel moment on passe à autre chose. Pour la même raison, il est impossible au spectateur moyen de savoir quel est, dans les mini-interviews, le dessinateur qui parle. Il s'agit, en théorie, du dernier nom cité - parfois trente seconde plus tôt, et à la fin d'une liste ! Il est difficile de qualifier le degré de désinvolture et de mépris qui préside à une telle conception.

L'iconographie générale n'est pas en reste. Sans revenir sur les TGV et Gorbatchev, un bon exemple de quotidien américain selon les auteurs de la série est le Herald Tribune, ce qui est un peu surprenant, puisqu'il s'agit de l'édition internationale (qui paraît toujours) du défunt New York Herald. On trouve le Herald Tribune aux Etats-Unis, au moins dans les grandes villes et les aéroports, mais il se trouve qu'il s'agit d'un journal français, inscrit au registre du commerce et des sociétés de Nanterre.

L'illustration musicale (pas moins de trois musiciens sont crédités au générique) est encore plus inepte si c'est possible. Il semble qu'on ait branché un synthétiseur sur lequel un enfant joue avec un doigt. Associée à la rareté des commentaires, cette musique en boîte de conserve procure la vague impression qu'on est en train de regarder un film pornographique. La « muzak » du générique de l'émission (répétée vingt-six fois, puisqu'il y a treize émissions) suffit à elle seule à donner des envies meurtrières, même si on laisse passer du temps entre les visionnages.

Force est de noter pour finir la surévaluation imbécile de tout ce qui est ibérique. D'après le temps d'image qui lui est consacré, Esteban Maroto est au moins aussi important que Druillet. Il fait d'ailleurs un retour surprise au milieu de l'émission consacrée aux Etats-Unis des années 80, sous prétexte qu'il publie dans Creepy. Palacios a atteint une « très haute qualité artistique dans son dessin » (revoilà la sympathique idolâtrie des hispaniques pour le dessin académique). Horacio Altuna a droit à près d'une minute d'image variées, sans qu'on nous explique le moins du monde pourquoi il est si important. Même remarque pour Bernet. Il faut aussi savoir décoder certaines formules, et des phrases comme « telle revue française publie les plus grands noms de la BD européenne » signifient en réalité qu'on trouve un ou plusieurs dessinateurs espagnols au sommaire. Plus simplement, chaque fois que le spectateur amateur de BD voit défiler des images qu'il ne reconnaît pas, c'est qu'on est en train de feuilleter à l'écran un illustré espagnol quelconque, dont les auteurs ne sont des « stars internationales de la BD » que de leur côté des Pyrénées.

Il est difficile d'évaluer le mal que ce genre d'émission peut faire aux littératures dessinées. Même la « thèse » (répétée sur tous les tons) d'un « progrès de la BD » (ou d'un « passage à l'âge adulte ») qui en ferait « un art respectable », thèse empruntée aux ouvrages de vulgarisation sur le sujet, est battue en brèche par les présupposés des auteurs. Dépouillé de ses artifices rhétoriques, le discours qui nous est tenu assimile la BD soit à une littérature enfantine particulièrement niaise, et devant laquelle on peut, dans le meilleur des cas, éprouver un brin de nostalgie, soit à l'expression de mouvements marginaux, voire radicaux, dont les thèmes sont musique pop-rock, sexe, drogue, violence et extrémisme politique, de gauche ou de droite ! Il n'y a guère de doute que telle est effectivement la doctrine du Basque moyen, ou de l'Espagnol moyen sur ce médium. Faut-il pour autant la propager, à longueur de week-ends, et avec l'appui des chaînes câblées, dans le reste de l'Europe ?

En second lieu, le plus tolérant des spectateurs est bien obligé de faire avec nous le constat de l'ignorance crasse des auteurs, à commencer par l'histoire contemporaine. Pour fixer les idées, on peut dire que le niveau de connaissances qu'ils manifestent les ferait, en France, recaler à l'épreuve d'histoire du baccalauréat général ou technologique (examen qui correspond à la fin des études secondaires - Note pour les francophones de la diaspora). A quoi il faut ajouter l'idiotie du commentaire et l'idiotie de la réalisation. Le spectateur moyen risque de conclure à l'idiotie du sujet traité, c'est-à-dire de la BD elle-même. Quand au spectateur lecteur de BD (qui n'est pas forcément un « fan » de BD au sens fort), il ne peut que se sentir insulté par un programme de ce type. Les malheureux dessinateurs devraient se sentir insultés, eux aussi. Perdus au milieu de ces monceaux d'inepties, ils ont l'air soit de représentants de commerce vaguement louches, devenus millionnaires par miracle et qui se demandent encore ce qui leur est arrivé, soit de gentils garçons légèrement arriérés.

La diffusion de ce genre d'émission sur des chaînes prétendument culturelles (par exemple la 5, chaîne de la connaissance, ou la chaîne Histoire) pose de graves questions sur le sérieux scientifique ou pédagogique de ces médias. On ne peut pas simultanément déclarer qu'on est une sorte d'école ou d'université hors les murs et qu'on œuvre pour la massification de la culture générale et diffuser des programmes dont il faut ardemment souhaiter que le spectateur ne retienne rien, puisque tout y est faux !

 

Harry Morgan

 

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