MISCELLANÉES STRIPOLOGIQUES

FUMETTO! 150 ANNI DI STORIE ITALIANE
A cura di Gianni Bono et Matteo Stefanelli
Rizzoli, 2012

De même format que L’Art de la bande dessinée, paru chez Citadelles, que Cases de maîtres, paru à La Martinière, ou que La bande dessinée, son histoire, ses maîtres, paru chez Skira/Flammarion, cet énorme album de plus de 500 pages, dirigé par Gianni Bono et Matteo Stefanelli, est rédigé par les meilleurs spécialistes cisalpins, et déborde d’une iconographie superbement reproduite, souvent en très grand format. L’ouvrage prend le parti d’une approche par auteurs, à l’intérieur d’un cadre historique, approche qui peut susciter la méfiance d’un lecteur français habitué à des dictionnaires d’auteurs qui sont des compilations sans propos véritable, mais qui dans le projet éditorial de Fumetto! se justifie pleinement.
La bande dessinée italienne est découpée en dix périodes, qui parfois se chevauchent. Pour chaque période, on trouve une histoire générale, suivie des fiche des auteurs saillants qui sont en réalité de petites monographies, qui complètent par conséquent le tableau historique.
L’illustration est au cœur du propos. Elle va de cases très agrandies à des reproductions systématiques des numéros un des principales publications. De cette façon, le lecteur a réellement une vision de ce que fut cette littérature, dont les spécificités éditoriales et esthétiques sont mises en évidence.
Le lecteur français devra naturellement tenir compte des particularités de la culture italienne (on distribue du « maestro » à tour de bras). Cela n’empêche nullement les auteurs de cerner les hiérarchies et de mettre en évidence les apports propres à chaque auteur.
Achevons sur deux critiques. Il nous semble d’abord que la place faite aux fumetti neri est quelque peu disproportionnée, mais un Italien en jugera sans doute autrement. Ensuite, quelques auteurs nous semblent manquer à l’appel, mais on sait bien qu’on ne peut pas « mettre tout le monde ». Auraient à notre avis mérité leur entrée Egidio Gherlizza (Serafino), Sergio Asteriti (Bingo Bongo), Guglielmo Letteri (Tex Willer).
À la fin de l’ouvrage on trouvera des articles brefs sur les rapports entre la bande dessinée et les autres domaines artistiques et des fiches sur les éditeurs et les personnalités. Et on achève sur les Italiens en Argentine, la bande dessinée italienne en France, les Italiens en Angleterre et dans le monde, les Disney made in Italy, par leur thuriféraire, Lucca Boschi.

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